Page:Bertrand - Arago et sa vie scientifique.djvu/55

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dissements qui accueillirent ces passages ne pouvaient échapper à personne.

« Dieu veuille, dit le duc de Raguse au jeune secrétaire perpétuel, que je n’aie pas demain à aller chercher de vos nouvelles à Vincennes ! »

Marmont, le lendemain, avait bien autre chose à faire, et, trois jours après, la révolution appelait au pouvoir des amis intimes et dévoués d’Arago. Il était connu et aimé du nouveau roi. Pour obtenir les plus hautes faveurs et s’élever aux premiers honneurs, il lui eût suffi de ne pas s’y refuser ; mais Arago ne désirait que la pure gloire de savant. Le titre d’académicien avait été sa seule ambition ; il aurait aimé à n’en pas accepter d’autres. Désireux cependant d’être utile, il sollicita et obtint bien aisément les fonctions gratuites de député des Pyrénées-Orientales et de conseiller municipal de la ville de Paris. Je n’ai pas à raconter le rôle important qu’il a joué dans cette nouvelle carrière. L’esprit d’Arago était de ceux qui peuvent briller dans les assemblées les plus diverses. Il retrouva