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Page:Bertrand - Blaise Pascal, 1891.djvu/36

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dans le même sens, l’angle de rotation totale est la somme des angles dont la barre a successivement tourné. Ces axiomes acceptés, considérons un triangle formé par trois barres. Soulevons la première pour la poser sur la seconde, elle aura tourné d’un angle égal à l’un des angles du triangle ; soulevons-la une seconde fois pour la placer sur la troisième, la rotation sera, dans ce second déplacement, égale au second angle du triangle. Replaçons-la enfin, par un troisième mouvement exécuté toujours dans le même sens, sur le côté qu’elle recouvrait d’abord, elle aura précisément accompli un demi-tour, c’est-à-dire une rotation de deux angles droits, égale, d’après les principes admis, à la somme des trois rotations successives, c’est-à-dire à la somme des angles du triangle.

Pour deviner, pour comprendre même, les objections soulevées par une démonstration aussi simple, il aurait fallu à l’enfant de douze ans plus de génie que pour l’inventer.

L’attrait d’Euclide était irrésistible. Biaise dévora les treize livres, demanda la suite et put bientôt se mettre de la partie dans les savantes réunions qui se tenaient chez son