Page:Bertrand - Blaise Pascal, 1891.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

père, par la production de ses propres idées, jointe à de judicieuses réflexions sur les travaux des autres.

Blaise menait tout de front : son esprit déjà mûr pour la science était poli par les bonnes lettres. Sans le faire passer par tous les degrés de la discipline scolastique, on lui rendait la langue latine aussi familière que le français. Gilberte partageait ses études et Jacqueline demandait à s’y engager. Le commerce de Biaise avec les auteurs classiques a laissé peu de traces ; la seule allusion dans ses œuvres aux chefs-d’œuvre de l’antiquité marque un esprit affranchi de leur joug : « Toutes les fausses beautés que nous blâmons dans Cicéron ont des admirateurs et en grand nombre. »

La maison d’Étienne Pascal était ouverte à tous les gens de savoir. Les savantes réunions, qui excitaient avant l’âge l’esprit déjà trop précoce de Biaise, ressemblaient aux séances d’une académie.

Le Père Mersenne, un de ces hommes importants et utiles qui ne sont jamais rares, remplaçait à peu près alors à lui seul ce que nous nommons aujourd’hui la presse scientifique.