Page:Bertrand - Blaise Pascal, 1891.djvu/38

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Plus prompt à juger qu’à comprendre, Mersenne prenait la cycloïde pour une moitié d’ellipse, lançait un boulet de canon vers le zénith pour savoir s’il retomberait, et cherchait le moyen d’accorder, sans le secours de l’oreille, les instruments de musique ; bonhomme d’ailleurs, recherché de tous, et ne dédaignant personne.

Roberval était très enflé de son mérite, et, d’après de nombreux témoignages, non moins injuste à déprécier les travaux des autres qu’empressé à vanter les siens. Descartes, pour lui, était un rival, et sans cacher son inimitié, quand il le rencontrait, l’irrévérence allait jusqu’à l’impolitesse.

Les ridicules et la vanité de Roberval faisaient souvent la fable du monde scientifique.

Bouilliau écrivait à Huygens :

« M. de Roberval a fait une sottise chez M. de Montmor, qui est, comme vous savez, homme d’honneur et de qualité ; il a été si incivil que de lui dire dans sa maison, s’étant piqués sur une des opinions de M. Descartes (que M. de Montmor approuvait), qu’il avait plus d’esprit que lui et qu’il n’avait rien de moins que lui