Page:Bertrand - Gaspard de la nuit, éd. Asselineau, 1868.djvu/253

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La fauvette timide et les petits oiseaux,
        Et l’indolente tourterelle,
Tantôt seront bercés sur le miroir des eaux,
Tantôt agiteront les feuilles, les roseaux,
De murmures charmants et du bruit de leur aile.

        Le rouge-gorge qui descend
De rameaux en rameaux, à travers la feuillée,
        Laissera tomber en passant
La mousse de son nid et la rose effeuillée.

Edwin, tout en ces lieux te rappelle aux pasteurs,
Et des limpides eaux l’ondoyante ceinture,
        Et ces bocages enchanteurs,
Ce vallon, ton berceau, ces bois, ta sépulture.
        Chaque scène de la nature.

        Tout en ces lieux aime à nourrir
        Ta douce mémoire et nos larmes,
        Toi qu’on cessera de chérir
        Quand la vertu perdra ses charmes.