Page:Bertrand - Gaspard de la nuit, éd. Asselineau, 1868.djvu/254

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

A LA LUNE

(1er aout 1828)

Beau pélerin du ciel, que mon œil accompagne
A travers l’azur pâle où tu marches longtemps,
N’as-tu pas rencontré dans la haute campagne
Quelque asile entouré d’un éternel printemps?

C’est là que sans espoir, rêveuse fiancée,
Un jeune ange m’attend, — son aile a sept couleurs,
Pour renouer aux cieux la chaîne commencée,
Dont les légers anneaux sont de brillantes fleurs.