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Page:Bertrand - Gaspard de la nuit, éd. Asselineau, 1868.djvu/64

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PRÉFACE

L’art a toujours deux faces antithétiques, médaille dont, par exemple, un côté accuserait la ressemblance de Paul Rembrandt et le revers celle de Jacques Callot. — Rembrandt est le philosophe à barbe blanche qui s’encolimaçonne en son réduit, qui absorbe sa pensée dans la méditation et dans la prière, qui ferme les yeux pour se recueillir, qui s’entretient avec des esprits de beauté, de science, de sagesse et d’amour, et qui se consume à pénétrer les mystérieux symboles de la nature. — Callot, au contraire, est le lansquenet fanfaron et grivois qui se pavane sur la place, qui fait du bruit dans la taverne, qui caresse les filles de bohémiens, qui ne jure que par sa rapière et par son escopette, et qui n’a d’autre inquiétude que de cirer sa moustache. — Or, l’auteur de ce livre a envisagé l’art sous cette double personnification ; mais il n’a point été trop exclusif, et voici, outre les fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot, des études sur