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Page:Bertrand - L'appel du sol, 1916.djvu/183

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présence du torrent de feu qui mugissait sur les têtes.

Il cria :

— En avant !

— Vive la Sociale ! clama Angielli.

Le débardeur se leva et courut derrière Vaissette. Toute la section, en hurlant, s’ébranla, se précipita par le terrain, franchit cent mètres.

— Nous y sommes, criait le sous-lieutenant. Il triomphait. Un soulèvement léger du sol mettait ses tirailleurs à l’abri.

— Serrez sur le centre ! disait-il… Baïonnette au canon… Faites aligner la section… Mon Dieu, j’ai cru que nous n’y arriverions jamais… Ah, je parie qu’il y a encore des traînards.

Il allait se lever. Mais il se sentit tiré par sa vareuse ; c’était Angielli.

— Ne bougez pas, nom de Dieu, dit le Marseillais. Sans ça vous êtes fichu.

Il se colla la face contre terre. Il n’avait plus notion de rien. Il ne savait plus où il était. Il savait seulement qu’il ne fallait pas faire de mouvement.