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LA BATAILLE

ses poumons, sonnait aussi la Marseillaise.

— Serrez sur moi, clamait l’officier. Pour l’assaut… Pour l’assaut !… Les chasseurs s’étaient tous levés. Plusieurs hurlaient. Ils répétaient :

— Pour l’assaut, pour l’assaut !

À droite, à gauche, partout, très loin, des autres bataillons, ou, tout à côté, des sections voisines, les appels du chant sublime se répondaient, se mêlaient, s’épanouissaient.

— En avant. À la baïonnette !

Vaissette courait à l’ennemi.

La section suivait. Les bérets bleus couvraient le glacis. Ils sortaient de chaque sillon, de chaque motte de terre, de chaque trou. À côté d’eux, les képis rouges surgissaient aussi des labours et des blés. C’était la plaine, avec ses fleurs, rouges et bleues, qui marchait.

L’immense vague humaine déferlait sur la ligne allemande.