des lettres et l’opération n’était plus laborieuse comme au début. Ils lisaient un journal qui les indignait. Ils portaient sur les civils de l’arrière de dures appréciations. Ceux-ci ne gagnent pas plus à être jugés d’après les journaux que les humbles héros patients des tranchées ne peuvent être compris au moyen des récits de nos pauvres quotidiens. La guerre a une autre tristesse et une autre grandeur.
— Et Marguerite ? demanda Vaissette à Lucien.
Tous deux rentraient lentement vers la maison blanche, qui se cachait sous les pommiers fleuris. Le soir descendait. Il était d’une douceur infinie.
Lucien Fabre avoua :
— La guerre me semble à présent beaucoup plus pénible.
Vaissette lui dit :
— Evidemment le drame est plus profond pour toi. Mais c’est le cas de presque tous nos hommes. Ils ont laissé là-bas leur foyer.
Le lieutenant Richard les avait rencontrés. Il revenait lui aussi de passer en revue sa compagnie. C’était un négociant de Toulon. Il