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L’APPEL DU SOL

tances fortuites, que nous ne connaissons pas.

Vaissette se mit à rire.

— Il tient aussi aux canons, aux fusils et aux mitrailleuses, dit-il.

Fabre se sentit l’esprit plus léger. Il lui semblait voir plus clair en lui-même. Il prit son sergent par le bras.

— La victoire, dit-il, est faite de deux éléments : d’abord la préparation. Il faut posséder la science des réalités du combat moderne, les armes et les munitions qui sont la base de tout, et obtenir la concentration d’effectifs suffisants. Là se borne le rôle des généraux. Ensuite, l’autre élément, c’est la volonté de vaincre animant chacun des soldats. Une armée dont nul troupier ne veut céder le pas est invincible. C’est là qu’est la part des destins. La victoire se gagne ainsi finalement dans le cœur et par la poitrine de chaque soldat.

Cependant, ils étaient arrivés à la sortie de Rémécourt. Il y avait là un petit poste, qui avait barré la route en renversant un tombereau.

— Halte-là ! cria la sentinelle.

L’officier s’avança. Le chasseur le reconnut.