Page:Bertrand - La Femme qui était retournée en Afrique, 1920.djvu/39

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elle l’avait arrêté sur le chemin du retour ! Cette rupture avait été la délivrance de son âme !…

Les pensées d’Augustin se confondaient. Il ne savait plus comment juger sa conduite : « Mon Dieu, prononça-t-il, éclaire-moi ! Que mes ténèbres deviennent comme un plein midi devant ta face ! » Et soudain, ses regards étant tombés sur la pâle figure d’Adéodat : « Prends ma vie, Seigneur, prends ma vie & que cet enfant vive pour ta gloire !… »

La pâleur, l’immobilité du malade l’inquiétaient. Il lui sembla que l’adolescent ne bougeait plus, ne respirait plus. Épouvanté, il fit arrêter la litière, descendit de cheval, &, posant doucement sa main sur le front d’Adéodat :

— Mon enfant, murmura-t-il, m’entends-tu ?