Page:Bertrand - La Femme qui était retournée en Afrique, 1920.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

depuis si longtemps, s’abandonnait doucement à cette tendresse humaine. Encore tout frissonnant des régions sublimes & glacées où l’entraînait son père, il se réchauffait contre le sein maternel. Ces baisers faisaient du bien à son pauvre corps. On aurait dit qu’il se retrempait à la source de sa vie charnelle & qu’il renaissait…

Lorsque son père rentra dans la chambre avec l’évêque & la bonne Priscilla & le sombre Quodvultdeus, Adéodat leur apparut transfiguré. Maintenant, prétendait-il, il se sentait fort. Il voulait se lever. Ensuite il dit qu’il avait faim & qu’on lui donnât à manger. Modesta, rayonnante, le voyait déjà guéri : cette guérison serait son œuvre ! Tandis qu’il mangeait, elle le considérait avec fierté & attendrissement. Et quand il eut