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ET SES TRAVAUX

mais ce désintéressement n’augmentait pas la confiance, et sa clientèle ne fut jamais considérable : c’était ce qu’il désirait. Quelles que fussent cependant ses préoccupations scientifiques, il ne négligea jamais les devoirs que lui imposait la confiance des malades.

Sa réputation franchit même peu à peu les limites de son diocèse : une correspondance récemment publiée montre que le duc Albert, grand maître des chevaliers Teutoniques, eut recours à lui en 1541, dans une maladie grave de l’un de ses conseillers, le priant d’accorder « ses bons conseils et avis à son serviteur pour le guérir avec l’aide de Dieu. » Copernic, âgé de soixante-neuf ans, se rendit immédiatement aux prières du duc, après avoir obtenu l’autorisation des chanoines ses confrères ; il resta près d’un mois auprès de lui et continua même longtemps après à envoyer par écrit ses conseils au malade, qui guérit vraisemblablement, car la correspondance, fort insignifiante d’ailleurs, qui nous a été conservée, ne mentionne pas l’issue de la maladie.