Page:Bertrand - Les Fondateurs de l astronomie moderne, 1865.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
12
COPERNIC

C’est dans les premières années de son retour en Pologne que Copernic paraît avoir arrêté ses idées sur le système du monde et composé son célèbre ouvrage sur les révolutions des corps célestes ; il le garda inédit pendant près de trente ans. Quoiqu’il le perfectionnât sans cesse et qu’il eût une peine extrême à se satisfaire lui-même, on s’expliquerait difficilement un si long retard, si l’on ne savait quelles appréhensions pouvaient le retenir, et combien de difficultés la publication de ses idées lui eût sans doute attirées.

L’Almageste de Ptolémée était la règle universelle des opinions docilement reçues et transmises, comme évidentes et indubitables, d’une génération à l’autre. Copernic, refusant de déférer à cette autorité, osa le premier s’affranchir du joug ; la complication des mouvements admis par les écoles ne satisfaisait pas son esprit, cette architecture bizarre le scandalisait ; elle ne pouvait convenir, selon lui, à un édifice aussi majestueux et remplir la haute idée de perfection qui s’y rattache.