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Page:Bertrand - Les Fondateurs de l astronomie moderne, 1865.djvu/84

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COPERNIC

impossible de n’y voir que la sage réserve d’un esprit rigoureux et géométrique. Mais ce langage n’est pas celui de Copernic ; il avait trop cherché la vérité pour vouloir déclarer qu’il n’y prétend pas et rabaisser le fruit de ses travaux aux proportions d’une méthode pratique pour calculer les tables astronomiques. Plein de confiance dans sa doctrine, l’illustre auteur la tenait non-seulement pour vraisemblable, mais pour vraie, et l’avertissement d’Osiander est contraire à ses sentiments comme à sa pensée ; la véritable préface du livre est d’ailleurs la lettre sincère et sérieuse adressée par Copernic au pape Paul III. Quoique cette lettre, qui est très-belle, ressemble à une précaution habile contre les conséquences des hardiesses insérées dans le texte, le langage en est plein de dignité et de conviction ; la pensée de l’auteur, que les paroles ne démentent ni n’amoindrissent, est exposée avec candeur et sincérité, sans hauteur, mais sans faiblesse. « Je dédie mon livre à Votre Sainteté, dit-il, pour que les savants et les ignorants