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ET SES TRAVAUX

puissent voir que ne fuis pas le jugement et l’examen. » — « Si quelques hommes légers et ignorants voulaient, dit-il plus loin, abuser contre moi de quelques passages de l’Écriture, dont ils détournent le sens, je méprise leurs attaques téméraires ; les vérités mathématiques ne doivent être jugées que par des mathématiciens. »

Cette déclaration si ferme et si précise est bien loin, on le voit, de la puérile échappatoire d’Osiander ; tant de hauteur s’accorde mal avec tant de condescendance ; mais la prudence humaine est pleine de contradictions, et l’on ne peut pas affirmer que Copernic n’ait pas vu et approuvé l’avertissement d’Osiander ; son approbation, si elle fut obtenue, a été un acte de pure condescendance envers ses disciples ; elle ne change rien à la portée du livre, dont la précision ne souffre aucune équivoque. Quels dangers pouvait craindre le chanoine de Frauenbourg ? Il est impossible de le savoir : l’Église, réprouvant ses opinions comme mauvaises et détestables, aurait exigé sans doute