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avec des malades peuvent le faire développer au loin. C’est ce qui s’est passé pour l’Angleterre en 1865, et en France dans les départements de l’Ouest, après la reprise d’Orléans par les Prussiens.

Les grandes épidémies de 1865 et 1870 ont donné raison aux idées de Renault, ou au moins tout porte à le croire. J’ai dit déjà, en effet, que le troupeau de Revel avait été frappé par le typhus, à la suite de l’achat de 13 animaux dans la province de Saint-Pétersbourg, où régnait le typhus. Ce n’est donc que par contagion que le typhus s’est déclaré en Angleterre. Mais n’aurait-il pu se développer primitivement dans le nord de la Russie, provenance du troupeau expédié en Angleterre ? Non ; les écrits des vétérinaires russes en font foi ; là encore il a été le résultat d’une contagion singulièrement favorisée du reste par le voisinage des steppes, et par le grand mouvement commercial qui porte hors de ces plaines, pour les rapprocher des centres de consommation et d’exportation, les bœufs qu’elles nourrissent. « C’est, dit Gerlach, une croyance populaire dans le nord de la Russie que la peste bovine ne s’y développe jamais spontanément, mais qu’elle y est toujours importée des provinces méridionales. » On est donc fondé à considérer les steppes comme le point primitif où s’est développée l’épizootie de 1865, et d’où elle s’est étendue.

En 1870, le typhus ne s’est encore développé, je l’ai dit, qu’à la suite d’une importation. Les premiers bœufs reconnus malades venaient de la Hongrie et de la Silésie, là où, évidemment, le typhus n’est jamais originel.