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d’admettre, avec Gerlach, que l’incubation a pu se prolonger suffisamment pour donner lieu à une simple contagion, là où on a cru voir une manifestation spontanée du typhus. On sait aujourd’hui que le laps de temps qui sépare le moment de l’infection de celui de l’apparition des premiers symptômes est peu susceptible de grandes variations. « Les recherches continuées avec une persévérance soutenue pendant plus de dix ans, en Russie, par des personnes très-compétentes, ont prouvé que la durée de la période d’incubation de la peste bovine était en moyenne de cinq à six jours : exceptionnellement, cette période peut être plus longue ou plus courte (Röll). » Pour la peste bovine, comme pour les autres maladies contagieuses du reste, les incubations dont la durée a dépassé de beaucoup la durée ordinaire, sont rares et leur exactitude fort contestable dans la plupart des circonstances.

Et encore, comment comprendre, sans en admettre la spontanéité, la présence du typhus dans les steppes à des intervalles d’une ou plusieurs années ? En admettant même la possibilité de la transmission de l’affection au moyen des cuirs et des peaux, après un temps aussi long, on ne peut pas évidemment invoquer cette cause dans tous les cas. Et puis, est-ce qu’il ne répugne pas à l’esprit de considérer comme possible l’existence à perpétuité d’une seule et même épizootie dans les steppes (ou dans toute autre contrée si l’on veut regarder le typhus de la Russie comme le résultat d’une contagion) ?