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bien loin d’avoir réalisé la destruction des passions[1]. »

Le Bouddha se plaisait à contraindre ceux qui l’interrogeaient à fournir eux-mêmes la solution des problèmes qu’ils posaient. Au lieu de répondre à une question, il questionnait l’interrogateur. Au lieu d’étaler une doctrine ou une vérité en réponse à une demande, il conduisait graduellement, d’étape en étape, l’interlocuteur à résoudre la question pour lui-même, — ce qui est l’une des façons les plus sages d’enseigner et celle qui offre le plus de chances de faire parvenir autrui à la vérité. C’est ainsi qu’un jeune brahmane du nom de Vâsettha, lui ayant demandé si certains brahmanes érudits enseignaient la bonne manière d’atteindre l’union avec Brahmâ, le Bouddha répondit par une série de questions, dont les réponses faites par Vâsettha prouvaient que les brahmanes ne connaissaient pas Brahmâ et ne se rapprochaient pas de lui ; que, s’ils étaient versés dans les Védas, ils « omettaient la pratique des qualités qui font réellement d’un homme un brahmane et adoptaient la pratique de

  1. Dhammapada, 252-253. Sacred Books of the East, vol. X. Trad. fr. par Fernand Hû. E. Leroux, éd.