de l’Inde. Nous constatons ainsi, non seulement qu’ils nous donnent des maîtres, mais qu’ils sont les fondateurs de la littérature tamoule. La grammaire tamoule, qu’on dit être la plus scientifique qui existe, est une œuvre djaïne. La grammaire populaire, Namâl, de Pavanandi, est djaïne, tout comme Nalâdiyar. Le Kural, du fameux poète Tiruvalluvar, que tous les méridionaux, je suppose, connaissent, est une œuvre qu’on suppose djaïniste, pour cette raison que les expressions employées par le poète sont des expressions djaïnistes. Il parle des Arhats ; il se sert des termes techniques de la religion djaïn, de sorte qu’il est considéré comme appartenant à cette religion.
Il en est de même de la littérature du Canara ; et l’on dit que du premier au douzième siècle de l’ère chrétienne, toute la littérature du Canara est imprégnée par les Djaïns. Ils étaient donc très grands à cette époque.
Il se produisit alors un grand mouvement à travers l’Inde méridionale, qui amena les disciples de Mahâdeva, les Shivas, à prêcher et chanter par tout le pays, faisant appel à cette émotion profonde du cœur humain, au bhakti, que les Djaïns avaient trop ignorée.