— Vous vous prosterniez le visage contre terre, fit observer Nânak, tandis que votre pensée courait, échevelée, dans les nuages ; vous songiez à faire venir des chevaux de Kandahâr, et non à offrir des prières ; quant à votre prêtre, seigneur, tandis qu’il accomplissait automatiquement la cérémonie de la prosternation, il pensait à sauver la jument qui a mis bas l’autre jour. Comment pourrais-je offrir des prières avec des gens qui font les génuflexions d’usage et répètent des paroles comme un perroquet ? »
Le Nawab convint qu’il songeait, en effet, à faire venir des chevaux et que, tout le temps de sa prière, cette pensée l’avait obsédé ; mais le Kâzi fut extrêmement mécontent et se tournant vers Nânak fit pleuvoir sur lui une grêle de questions[1].
Nous retrouvons dans cette anecdote, l’esprit du chercheur obstiné de la réalité. Il commence ses pérégrinations. Il va, errant, chantant avec le musicien et un ami qui le suit, Mardânâ et Bâlâ, et il arrive à un village où il a besoin de se restaurer. Il y trouve un pauvre homme nommé Lâlu, un charpentier
- ↑ Life of Gourou Nânak.