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Les trois sous-écoles de la Vedânta doivent être considérées comme trois étapes successives, plutôt que comme des théories antagonistes ; elles posent toutes l’existence divine comme la source de l’Univers, mais l’enseignement de la Dvaita soutient qu’entre l’homme et Dieu la division est éternelle — qu’ils demeurent éternellement distincts. La Vishishtadvaita fait un pas de plus : elle pose la dualité, mais l’amène à se dissoudre en une unité finale. L’Advaita insiste sur cette unité fondamentale et s’y attache si bien, qu’éblouie par une obscurité qui est « excès de lumière », elle perd presque de vue l’Univers, pour ne voir plus que l’Un sous les formes illusoires. Mais lorsque, de l’examen intellectuel, l’Adveita Vedântin s’élève à la piété, il reconnaît aussi dans les Dieux la manifestation de Brahma ; et où trouverons-nous une ferveur aussi intense, dans l’élan de la dévotion, que celle qui éclate dans les stotras à Shiva et à Dûrgâ, dus au plus grand des Advaita Vedântins, Shrî Shankarâchârya ?

C’est dans l’Advaita que se trouve la doctrine courante de Mâyâ, cette puissance qui cause l’illusion de la Pensée Divine — l’Univers d’où est exclue la pensée de l’Un sans