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sont aimés pour le Moi qui est au-dedans d’eux. « Ce n’est pas l’épouse elle-même qui nous est chère, mais dans l’épouse c’est pour le Moi que l’épouse nous est chère ; ce n’est pas l’époux lui-même qui nous est cher, mais c’est pour le Moi que l’époux nous est cher[1] ; et ainsi de suite pour toutes les choses de l’Univers manifesté, l’une après l’autre, jusqu’à la déclaration finale : « Ce ne sont pas les Dieux eux-mêmes qui nous sont chers dans les Dieux, mais c’est le Moi qui nous est cher en eux[2]. » Ainsi l’homme s’élève de degré en degré, s’approchant toujours davantage du Moi ; ainsi s’explique qu’il saisisse d’abord la division : « Je suis Moi, Tu es Toi ; c’est Toi qu’il faut vénérer, Toi qu’il faut adorer ; je suis Moi, ton Bhakfa, ton fidèle. » S’approchant toujours davantage de la lumière, l’homme sent poindre en lui un sentiment de ressemblance, celui qui aime et l’objet aimé ne peuvent pas, en réalité, être deux ; jusqu’à ce qu’enfin, l’amour étant parfait et la sagesse n’étant plus entachée d’ignorance, celui qui aime et l’objet aimé se fondent en un seul et même être : « Je suis

  1. Brihadârangopanishad, IV, V, 6.
  2. Brihadârangopanishad, IV, V, 6.