poussent des cris d’horreur et de réprobation tous ceux qui considèrent la fossilisation comme une preuve de vigueur mentale.
Quelques membres du parti de la libre-pensée m’ont reproché de m’être reconnue théosophiste. De tous les hommes pourtant un libre-penseur devrait être le dernier à protester per se contre un changement d’opinion, car presque tout libre-penseur l’est devenu et tout son espoir de succès pour sa propagande en pays chrétien, c’est qu’il pourra déterminer les autres à changer comme lui. Continuellement ces messieurs reprochent au chrétien d’avoir un esprit fermé à la controverse et de ne vouloir pas écouter la raison ; mais qu’un d’entre eux découvre et reconnaisse une vérité au delà de ce qu’ils croient eux-mêmes, ils ne se plaindront pas moins du large esprit de ce libre-penseur que de l’esprit étroit du chrétien. En un mot quelques-uns de mes critiques ne tendent à rien moins qu’à créer une infaillibilité nouvelle, aussi absurde et moins vénérable que celle de Rome ; à proclamer qu’ils ont atteint le summum de l’humaine sagesse et que toute connaissance nouvelle est folie ; à faire ce que firent les Églises de tous les âges : planter une palissade autour du champ de vérité et par cela même enclore leur propre cimetière.