Page:Besant - Pourquoi je suis devenue théosophe.djvu/11

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Et pour agir ainsi, il faut que le libre-penseur abjure son credo et s’impose le stigmate de la plus flagrante inconséquence. Il flétrit l’immobilité de l’Église ; c’est de l’obstination ! Il glorifie l’immobilité de sa libre-pensée : c’est de la force ! Il blâme l’Église de fermer les oreilles à la nouvelle vérité qu’il proclame ; et cependant il refuse d’écouter la nouvelle vérité que propose tout autre.

Établissons une distinction. Telle modification dans les croyances peut être une preuve de débilité intellectuelle ; changer d’une certaine manière, c’est reculer. Quand tous les arguments susceptibles d’étayer une doctrine ont été examinés et que, nonobstant, elle a été rejetée par nous, ce serait commettre une faute contre la raison que de revenir sur notre décision et de reprendre cette doctrine sans qu’il se soit produit aucun argument nouveau. Mais si d’autre part il vient se présenter à nous un argument nouveau ou une nouvelle évidence qui supplée au défaut des premiers, cela n’est point une faute contre la raison que de nous rallier à cette doctrine précédemment rejetée. Et ce n’est point non plus faiblesse de notre esprit si une doctrine que certaines preuves nous ont fait accepter, de nouveaux éléments de connaissance nous