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Page:Bessette - Le débutant, 1914.djvu/151

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le débutant

instant et cela l’amusait beaucoup d’obliger son cher Jacques à faire de capricieuses pirouettes en la soutenant pour l’empêcher de tomber. Les émotions de l’après-midi avaient rendu encore plus amoureuse cette fille de créole.

Et ce fut une nuit heureuse.



Le bonheur enchanta les époux enlacés au rythme du vent soufflant par saccades ou se mourant dans une soudaine accalmie, à laquelle succédait la rafale étouffant les bruits du dehors. Ils oublièrent l’avenir menaçant, les Paladins de la Province de Québec hurlant de délire fanatique, dans leurs pâmoisons plus humaines et meilleures, tant il est vrai que les joies de l’amour ne sauraient être comparées aux satisfactions de la haine assouvie.

Cependant, la haine accomplissait aussi son œuvre à la faveur de la tempête et du vent ; car le lendemain, à leur réveil, Jacques et Flora apprirent que Le Flambeau, n’était plus qu’un monceau de ruines fumantes.

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