Lui, il ne faisait pas de politique quand il allait porter la consolation aux mourants, visiter les malades, quêter pour ses pauvres. Son prédécesseur avait endetté la fabrique en se faisant construire un presbytère somptueux ; mais, lui, trouvait cette maison trop belle et aurait volontiers habité une demeure plus modeste, en rapport avec la mission du prêtre qui est de prêcher la mortification et le détachement des biens de ce monde. Aussi, le laissait-on vieillir en faisant le bien dans cette paroisse, la plus petite du diocèse, tandis que d’autres, plus intrigants, étaient devenus chanoines, occupaient des cures importantes, dirigeaient des sociétés, des collèges ou remplissaient à l’évêché des fonctions qui en faisaient les agents secrets des chefs de l’Église. L’un de ceux-là était précisément le desservant qui l’avait précédé à Mamelmont, celui devant lequel Mirot enfant s’était révolté en refusant de lire l’adresse de bienvenue à l’examen de fin d’année, à l’école. Quand la cloche sonna pour le Sanctus, Paul s’inclina comme tout le monde, par respect pour ce prêtre et ces braves gens.
Puis ce fut le sermon de circonstance.
Le bon curé n’était pas un grand orateur
ni un savant. Mais son accent de
sincérité suppléait au savoir et à l’éloquence.
Après avoir parlé de la piété
de Champlain, du martyre des Pères
Lallemant et Brébeuf, de l’héroïsme
de Madeleine de Verchères, de l’acte chevaleresque
du marquis de Lévis, et rappelé la vaillance de tous ces
nobles qui portaient les noms de Vaudreuil, de Boucherville,
de La Salle, d’Iberville, de Maisonneuve, de
Sainte-Hélène, de Longueuil, de Bienville, de Jolliet,
il s’attaqua à la Pompadour, accusant cette femme
galante d’avoir été la cause des malheurs de la Nou-