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Page:Bias - Le Roi de Corse, volume 1.djvu/8

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— Savez-vous, monsieur Frédéric, dit l’autre, que nous ressemblons assez à des Voleurs qui emportent leur butin ?

— Eh ! n’est-ce pas un peu cela, mon pauvre Bernard ? N’avons-nous pas volé ces planches et ces outils à ce brave menuisier qui laisse ses ateliers ouverts pendant la nuit ?

— Oui, mais en les remplaçant par une poignée d’or qui les payera vingt fois. (C’est égal, ces gens-là sont confiants.

— Cela prouve en faveur de leur. honnêteté ; il paraît qu’on ne vole pas à Corte. Je ne sache pas qu’en nul pays de France on pût laisser ainsi portes et fenêtres ouvertes impunément.

— Est-ce que sous sommes au but de notre voyage ? demanda l’homme âgé qui semblait servir l’autre.

— Nous le commençons à peine. Il s’agit maintenant de monter là-haut.

— Où cela ?

Celui qu’on appelait M. Frédéric ne put s’empêcher de rire.

— Tout droit devant nous, répondit-il. Ce sentier nous conduira où je veux aller.

— J’ai beau regarder, je ne vois rien. Il fait noir comme dans un four.

— Tu as ton briquet ; allume la lanterne.

— Je croyais que vous ne vouliez pas être vu.

— Oh ! sois tranquille. Personne ne nous