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Page:Bibaud - Épîtres, satires, chansons, épigrammes, et autres pièces de vers, 1830.djvu/57

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ÉPÎTRE I.

EST MODUS IN REBUS.


 G… s… l… comme ami, je ne vois qu’avec peine
L’étrange égarement où le dépit t’entraine :
Captes-tu la faveur d’aveugles partisans,
Ou les éloges vains de lecteurs ignorans,
De fiel pour tes rivaux, quand, comblant la mesure,
Tu prodigues à tous le reproche et l’injure ?
Est-ce donc, réponds-moi, réfuter un auteur,
Que de lui dire, en gros : « Vous êtes un menteur ? »
Et, qu’est-ce de gros-mots une battologie[1]
Moi-même j’écrivis avec quelque énergie ;
Lorsque l’intrigue ayant révélé son secret,
Il s’agit d’atterrer un inique projet ;[2]
Mais jamais je ne crus, dans mon patriotisme,
Par un mot, quel qu’il fût, détruire un syllogisme ;
Et quand je combattis Chisholm, Sparhawk, Neilson,[3]
J’opposai phrase à phrase et raison à raison

  1. Une fade répétition des mêmes mots, ou des mêmes idées. La battologie d’injures est la pire de toutes.
  2. Le projet de l’union des législatures du Haut et du Bas-Canada.
  3. Le premier, rédacteur du Montreal Gazette ; le second, du Canadien Courant, d’abord, et ensuite, du Canadian Times ; et le troisième, de la Gazette de Québec publiée par autorité. Je dois ajouter ici, que Mr. Neilson, fils, ne fut, ou ne parut être unionaire, que tant qu’il conduisit la gazette officielle, et que ce fut probablement pour ne l’avoir pas paru assez, aux yeux de l’administration d’alors, qu’il cessa sitôt de la conduire.