Page:Bibaud - Épîtres, satires, chansons, épigrammes, et autres pièces de vers, 1830.djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
64

Mais faut-il, entre nous, appeller plagiaire
L’auteur parlant, parfois, de la même manière
Qu’un auteur plus ancien, traitant mêmes propos ?
Des plumes ce serait ordonner le repos ;
Et, si pour quelques uns l’ordre était salutaire.
Il n’en serait pas moins à la raison contraire.
Est-ce plagiat, si, rarement, ingénu,
J’imite ou reproduis un écrivain connu ?
Non, de mon procédé quiconque, alors, s’offense
Est fâché que je fasse honneur à sa science ;
Que je le croie, au moins, un érudit lecteur.
Qu’au Canada, soudain, apparaisse un auteur,
Libre de préjugés, modéré, véridique,
Guidé par l’amour vrai de la chose publique :
Je dirai que son livre, admiré des lecteurs,
Est souvent, chez Bowman[1], entouré d’acheteurs ;
Et ma muse sera, pour la chose, honnie,
Et dite plagiaire, à bon droit ! Je le nie.
Je conseille, pourtant, au moderne écrivain,
Copiant de mémoire, ou le livre à la main,
De dire à son lecteur, par des lettres penchées,
Des choses qu’il transcrit : Là, je les ai cherchées.
Il fera mieux encor, si ses extraits sont longs,
De nommer ses auteurs par leurs noms et surnoms.

  1. Quelques années plus tard, j’aurais dit :
    Est souvent, chez Bossange, &. c. Je dirais présentement :
    Est souvent, chez Dufort, &. c. ou,
    Est, chez Fabre, souvent, entouré d’acheteurs.