Page:Bibaud - Épîtres, satires, chansons, épigrammes, et autres pièces de vers, 1830.djvu/7

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Prenant mon essor,
Je dis : « Ma besogne
« Étant à ce point,
« Ce serait vergogne
« Qu’on ne la vît point : »
Car, plat ou sublime,
Tout auteur qui rime
Attend des lecteurs,
Comme un pantomime
Veut des spectateurs.

Si sans feu, sans verve,
J’ai malgré Minerve
Travaillé mes vers,
Des lecteurs divers
J’implore indulgence :
Si la bienveillance
Arrive au soutien,
J’ai ma récompense ;
Mes esprits de rien
Qui puisse déplaire
Ne sont plus troublés ;
J’obtiens mon salaire,
Mes vœux sont comblés.