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ÉPITRES, SATIRES, &c.


ÉPITRE ENFANTINE,[1]


À Mr. H. H…Y, SUR LA CHASSE.


 Allons ! tout est-il prêt, as-tu ce qu’il convient ?
Je suis si bien muni qu’il ne me manque rien.
C’est trop dire, pourtant, car ma vue est si courte,
Qu’à peine de dix pas je puis voir une tourte,[2]
Mais je sais à cela quel remède apporter ;
C’est une longue-vue ; et je vais l’acheter.
L’un sur l’autre, pour lors, n’ayant nul avantage,
On verra qui des deux en fera davantage.
Le gibier dans nos bois commence à se montrer
Vite, point de lenteur, il le faut rencontrer :
La paresse jamais ne valut rien qui vaille.
Je me fais fort d’abattre et la grive et la caille.
Tu peux prendre sur toi de tuer l’étourneau :
Je t’abandonne encor le merle et le perdreau.
Le milan, le vautour, et tout oiseau vorace,
N’ont garde d’espérer que nous leur fassions grâce :

  1. Cette épitre, d’un écolier à un autre écolier plus jeune que lui, mérite-t-elle d’être mise sous les yeux du public ? Ce n’est pas à moi qu’il appartient d’en décider ; mais si j’y parle à un. enfant comme on doit lui parler, pour en être écouté et goûté, j’ai atteint le seul but que je m’étais proposé.
  2. Le Dictionnaire de l’Académie Française dit tourtre ; mais je trouve dans Richelet, tourte, oiseau, turtur, rimant avec courte, écourte, tourte, pâtisserie, et cette autorité doit être suffisante pour un rimeur.