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art, dont les premiers fondateurs des sociétés tirèrent un si grand secours, était particulièrement cultivé par les Sauvages du Paraguay : les Guaranis savaient faire eux-mêmes des orgues, des harpes, des flûtes, des guitares et tous nos instrumens guerriers, si l’on en croit le grand peintre du christianisme.

Dès qu’un enfant avait atteint l’âge de sept ans, les deux réligieux étudiaient son caractère. S’il paraissait propre aux emplois mécaniques, on le fixait dans un atelier, et dans celui-là même où son inclination le dirigeait. Il devenait orfèvre, doreur, horloger, charpentier, tisserand selon son aptitude. Les jeunes gens qui préféraient l’agriculture étaient enrôlés dans la classe des laboureurs, et ceux qui retenaient encore l’humeur vagabonde de leur vie primitive, erraient avec les troupeaux.

Les femmes travaillaient dans l’intérieur de leur ménage. Au commencement de chaque semaine, on leur distribuait une certeine quantité de laine et de coton ; qu’elles devaient rendre le samedi soir, toute prête à être mise en œuvre ; elles s’employaient aussi à des soins champêtres qui occupaient leurs loisirs sans surpasser leurs forces. Elles portaient une simple tunique blanche rattachée par un ceinturon ; elles laissaient flotter leur chevelure, qui leur servait de voile, et leurs bras et leurs