Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/359

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choisi parmi le barreau anglais, et commissionné par notre très gracieux souverain, pour administrer la justice parmi nous.

« La persécution que vous avez soufferte, l’envie qui s’est déchaînée contre vous, et l’injustice consommée à votre égard par votre destitution arbitraire, ont fait naître parmi nous des réflexions pénibles, et frustré l’espérance dont nous nous étions flattés, de voir un meilleur ordre de choses.

« Le traitement indigne qu’on vous a fait éprouver, quelles que soient la bassesse des motifs et l’injustice des causes auxquelles il est dû, ne peut que blesser un esprit pur et honorable comme le vôtre ; c’est donc dans la vue d’ajouter aux consolations que vous ne pouvez manquer de retirer de la conscience de votre intégrité, que nous prenons la liberté de vous témoigner bien sincèrement les sentimens de la sympathie de la part du peuple auquel vous avez lié votre sort, et parmi lequel vous avez administré, d’une manière si impartiale, la justice que vous a confiée notre roi.

« C’est avec les sentimens d’une vive reconnaissance, que nous apprenons qu’en gage de votre retour, en allant en Angleterre, pour chercher au pied du trône, la réparation de l’injustice qui vous a été faite, injustice que nous sentons bien retomber sur nous, vous vous proposez de laisser votre épouse aimable et accomplie, et votre jeune enfant, aux soins du ciel, et sous la surveillance reconnaissante d’un public généreux.

« Vous voyant abandonné par l’administration provinciale et par ses employés, nous avons, indépendemment des arrangemens que votre connaissance limitée du pays a pu vous permettre de prendre, nommé un comité, pour veiller aux intérêts et assurer la protection de lady Mary Willis et de sa famille, afin que cette dame, pendant