Informé des desseins du général anglais, le congrès résolut de les prévenir, en ordonnant lui-même une expédition contre le Canada. Le major-général Schuyler et les brigadiers Montgomery et Wooster furent chargés de se porter, avec 3,000 hommes, vers les forts de Ticonderoga et de Crown-Point, pour de là s’avancer par le Richelieu jusqu’au poste de Sorel. S’étant rendus maîtres de l’Isle-aux-Noix, Schuyler et Montgomery adressèrent de là aux Canadiens une déclaration où ils leur disaient, entre autres choses, que « leur armée, uniquement destinée à agir contre les troupes anglaises, respecterait leurs personnes, leurs biens, leurs libertés et leur religion. » Montgomery, devenu commandant en chef de l’expédition, en conséquence de la maladie de Schuyler, parut à la vue de Saint-Jean, le 17 septembre, et envoya de là les majors Brown et Livingston s’emparer du fort de Chambly. Montgomery s’attacha avec vigueur au siége de Saint-Jean ; mais la défense qu’y fit le major Preston, à la tête de sa garnison, ne fut pas moins vigoureuse. Cette garnison se composait d’une partie du 7ème et du 26ème régimens, et d’environ cent volontaires canadiens[1], sous M. de Bellestre.
Pendant que Montgomery était devant Saint-Jean, le colonel Allen, par ordre de ce général, ou de son propre mouvement, traversa le Saint-Laurent, avec cent-cinquante hommes, à environ une lieue au-dessous de Mont-réal, dans la vue de surprendre cette ville. Carleton, qui s’y trouvait alors, informé de la chose,
- ↑ Parmi lesquels étaient MM. de Longueil, de Lotbinière, de Rouville, de Boucherville, de Lacorne, de Labruère, de Saint-Ours, de Montigny, d’Eschambault, de Lamadelaine, de Montesson, de Rigoville, de Salaberry, de Tonnancour, de Florimont, Duchesnay, Perthuis, Hervieux, Gaucher, Grasson, Campion, Beaubien, Lamarque, Demusseau, Foucher, Moquin.