Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/60

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assembla une centaine de soldats, et environ deux cents volontaires de la ville, et en donna le commandement au major Carden. Cet officier se mit en marche, le lendemain, 25 septembre, et trouva Allen avantageusement posté, à la Longue-Pointe, derrière la petite rivière Truteau. Il s’en suivit un combat qui dura une demi-heure, et où les Américains furent défaits, avec perte de cinq morts, dix blessés, et une cinquantaine de prisonniers, y compris le commandant. Les Anglais y perdirent le major Carden, M. Patterson, négociant, et deux soldats. Allen avait sans doute compté sur l’aide des Canadiens, qui lui manqua ; autrement, son entreprise aurait été le comble de la témérité. Il fut envoyé à Québec, avec quelques autres prisonniers, et de là en Angleterre. Le reste de ses gens, parmi lesquels il y avait quelques habitans de la rivière Chambly, se sauvèrent d’abord dans les bois, et parvinrent ensuite à regagner leurs demeures, ou le camp américain, devant Saint-Jean.

Prévoyant que le manque de vivres ne permettrait pas à la garnison de ce fort de tenir longtems, Carleton pensa à assembler une force capable d’en faire lever le siège, ou d’y jetter des secours. Il envoya au colonel Mac-Lean, qui commandait à Québec, l’ordre de lever autant d’hommes qu’il pourrait, et de monter à Sorel, où il se proposait de l’aller joindre. Cet officier réussit à mettre sur pied environ trois cents hommes, la plupart Canadiens, et se mit en route. Le gouverneur, de son côté, assembla un corps d’environ mille hommes, presque tous Canadiens, et commandés par M. de Beaujeu ; mais, au lieu d’aller joindre McLean à Sorel, il entreprit de traverser le Saint-Laurent, en bateaux, vis-à-vis de Mont-réal, pour aller débarquer sur le rivage opposé, où se trouvait un corps d’Américains avantageusement