Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/65

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femme, fut traitée avec le dernier mépris, et brulée sans avoir été ouverte, et on lui fit dire que tel serait le sort de tout message semblable de la part des Américains, « s’ils n’imploraient la clémence du roi, et ne redevenaient des sujets loyaux. » Pourtant, le lendemain et les jours suivants, les assiégeans jettèrent dans la haute ville, au moyen de flèches, plusieurs lettres adressées, les unes au gouverneur, les autres aux habitans ; mais elles tombaient rarement sous les yeux des citoyens, car « aussitôt qu’elles étaient apperçues, elles étaient ramassées et portées au Château ».

N’espérant plus devenir maître de Québec par capitulation, Montgomery résolut de tenter de l’emporter de vive force. Le 31 décembre, à deux heures du matin, il passa son armée en revue : il en choisit 1,600 hommes pour l’attaque projettée, et les partagea en quatre bandes. La première division, dont il se réserva le commandement, et qui consistait en sept cent-cinquante hommes, devait s’avancer du Foulon par l’Anse des Mères et sous le Cap aux Diamans : la seconde, sous Arnold, devait attaquer du côté de Saint-Roch, et s’avancer par le Sault-au-Matelot : le colonel Livingston, à la tête des Canadiens qui avaient été gagnés à la cause des colonies insurgées, avait ordre de faire une fausse attaque, à la porte Saint-Jean, tandis que le major Brown en ferait une autre au Cap aux Diamans. Les deux derniers avaient ordre de faire des signaux, afin que les différents détachemens pussent commencer l’attaque en même temps. Les fusées, qui étaient le signal convenu, furent apperçues de la ville, vers quatre heures et demie du matin, par le capitaine Fraser, du régiment royal : il battit aux armes, et en peu d’instans, toute la garnison fut aux différents postes qui lui avaient été assignés.

Moutgomery s’avança hardiment, (nous dirions mieux