Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/149

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législature de détruire la chambre haute. M. Papineau répéta avec amplification, en 1833, ses divagantes et virulentes déclamations de 1831, contre le gouvernement et le conseil législatif, et fût combattu principalement par M. Stuart. « Il ne s’agit pas », dit ce dernier, en réponse à ces déclamations, « de savoir si la constitution se compose de bien sans mélange, mais s’il serait remédié à ses défauts par le remède proposé. On n’améliorerait pas le conseil législatif en le rendant électif. Que serait-ce, sinon diviser en deux le corps représentatif. Il est manifeste que ce serait compliquer la machine sans la perfectionner. L’honorable orateur dit que le pays demande unanimement le changement. en est la preuve ? S’il est venu des pétitions de Québec, de Montréal et d’autres parties du pays, elles n’expriment que le vœu de ceux qui les ont dressées[1]. En lisant les papiers publics, nous trouvons qu’une opinion aussi unanime ne régnait pas, en une occasion précédente, mais qu’au contraire, l’unanimité était de l’autre côté de la question… On ne trouvait à redire qu’à la composition du conseil législatif, à ce qu’il y avait trop de fonctionnaires publics. On ne peut nier que cette composition n’ait éprouvé une grande amélioration ; et cependant l’orateur dit que le conseil législatif est pire que jamais. Tant qu’il ne s’y trouva que huit ou neuf membres, presque tous dépendants du pouvoir exécutif, c’était l’âge d’or : si ces messieurs voulaient avoir une volonté à eux, ils avaient un mandat et ils acquiesçaient à une mesure qu’ils avaient rejetée d’abord. Cet heureux temps est

  1. « Quelques individus ont eu la faculté, après s’être formé une théorie favorite, d’abord de concevoir que tout le monde devait être de la même opinion, et ensuite de croire que tout le monde était en effet, de la même opinion. »