Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/177

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qu’en tentant de nous emparer de Montréal, nous nous ferions beaucoup plus de tort que de bien. »

M. Berczy : « Plus j’envisage le sujet, plus je suis convaincu que nous ferions une injustice palpable au Bas-Canada. On nous demande de montrer notre patriotisme, en soutenant cette mesure : quant à moi, je ne crois pas que le patriotisme consiste à dépouiller ses voisins. Je regarde le projet comme monstrueux. »

Pour revenir à la dépêche de lord Goderich, elle ne fut couchée sur les journaux des deux chambres, qu’accompagnée de protestations énergiques contre sa teneur et sa tendance.

Après avoir remercié le lieutenant-gouverneur de leur avoir communiqué la dépêche du ministre des colonies, concernant certains documens dont « le but était de prouver que les habitans de cette colonie heureuse et prospère étaient opprimés et accablés de maux, et qu’ils étaient devenus si mécontents, qu’une révolte sanglante était à craindre, si ces prétendus griefs ne disparaissaient pas », les représentans ajoutaient : « Nous ne pouvons nous empêcher d’exprimer combien nous regrettons qu’il ne soit pas venu en pensée à sa Seigneurie que des allégués qui affectent d’une manière désavantageuse la réputation des sujets de sa Majesté n’étaient pas appuyés d’un meilleur témoignage que celui d’un individu qui avait été expulsé deux fois de cette chambre, et qui pour avoir fabriqué, à plusieurs reprises, des libelles de la nature la plus grossière, avait été déclaré incapable et indigne de siéger dans l’assemblée, durant le présent parlement. Si sa Seigneurie s’était rappelé ce fait, il est raisonnable de supposer qu’elle ne se serait pas crue libre de recommander l’auteur de cette nouvelle calomnie comme agent », etc.