Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/241

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

na sa démission et fût remplacé par un autre, avant que l’examen des papiers et l’audition des témoins fussent terminés. Sans ces malheureuses circonstances, il est probable qu’à la place de « malentendus de part et d’autre, on eût vu l’esprit de révolution en progrès, et la nécessité de l’arrêter dans sa marche, pour la tranquillité et le salut du peuple, et que la rébellion dont M. Roebuck menaçait l’Angleterre n’eût été qu’une guerre en paroles promptement terminée et suivie d’une paix solide. Mais, quoiqu’insignifiant que fût ce rapport, il eût l’effet de rassurer ceux des Canadiens à qui la teneur des 92 résolutions avait fait appréhender un résultat préjudiciable à notre état social[1].

Nous sommes ramenés dans notre pays par une lettre de M. Roebuck au « Comité central et permanent » de Montréal ; lettre qui, par une ridicule vanterie, et par le mélange de bons et de mauvais conseils peut servir à caractériser l’homme à qui les agens de la chambre d’assemblée s’étaient adressé, par erreur de jugement, ou faute de trouver mieux[2]. Cette lettre

    à-vis de la masse du peuple ? — Je crois que tout juge équitable est toujours respecté de tous les partis.

    « Supposez qu’un grand mécontentement s’élevât contre un juge à l’occasion de l’accomplissement d’un devoir impopulaire, et qu’une accusation fût portée contre lui par une assemblée élective exprimant fidèlement les sentimens du peuple, croyez-vous qu’il serait à désirer que ce juge eût à répondre devant un autre corps élu par le peuple, et qui devrait être renouvelé de temps à autre, et qu’ainsi soumis à ce tribunal, les juges seraient indépendans dans la province ? — Je crois qu’ils le seraient.

    « Seriez-vous d’avis que le jugement du conseil législatif (électif) fût en dernier ressort ? — Je crois que le jugement devrait être final.

    « Sans appel à aucun autre tribunal ? — Absolument sans appel. »

  1. « Le rapport du comité des communes n’a pas eu l’honneur de nous tirer entièrement de notre stupeur : il a été comme une réponse de la sybille, interprétée par les deux partis dans le sens de leurs passions, quoique regardé comme bien sage par les gens sensés. » M. Perrault.
  2. « Pour devenir un peuple libre, il vous faudrait résister au parlement britannique. Ne croyez vous pas sage de détourner ce