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contre le juge Kerr ; « par rapport au Collège des Jésuites servant de casernes, et au bail des Forges de Saint-Maurice, » et « au sujet des instructions du duc de Richmond pour accorder des terres aux officiers et hommes de milice qui ont servi durant la dernière guerre. »[1]

La proposition faite par M. Morin, de continuer J. A. Roebuck, agent de l’assemblée fournit à M. Papineau le prétexte d’un discours où il avoua, enfin, ouvertement ce qui avait été demandé souvent par M. Stuart et autres, « ou en veut venir l’orateur ? » excita une énergique réclamation de la part de M. Power, et donna à M. Clapham et à M. Gugy l’occasion de dire ce qu’ils pensaient de l’agent et de l’agence que voulait la majorité de la chambre.[2]

  1. « Lord Gosford, qui ne parait pas avoir consulté le ton menaçant de la Gazette Neilson, accorde de bon cœur les contingens de la chambre d’assemblée. Aussitôt, la Gazette Neilson nous informe que plusieurs membres du conseil ont déjà laissé la ville, et que d’autres sont sur le point d’en faire autant. — Lettre publiée par La Minerve.
  2. M. Power : « J’admire la franchise de M. l’orateur, quand il dit qu’il désire préparer le peuple pour sa séparation de la métropole. Je n’approuve pas les opinions purement démocratiques de M. Roebuck et de M. l’orateur, ni le sort qu’ils désirent préparer au peuple heureux de ce pays heureux. Je suis fermement convaincu que le peuple de ce pays ne désire pas changer son sort pour celui des habitans des États-Unis… Il faut se méfier de l’éloquence de M. l’orateur, qui tend à renverser, non-seulement les conseils, mais encore le gouvernement britannique. J’ai voté contre les 92 résolutions : à plus forte raison voterai-je contre M. Roebuck, qui les outrepasse de beaucoup, et à qui l’on donne une latitude sans bornes pour exprimer les sentimens et les convictions de la chambre. »

    M. Clapham : « Pourquoi s’opposer, par la nomination de M. Roebuck, aux mesures et aux vues de la présente administration ? Pourquoi dépenser douze ou quinze cents livres par année jusqu’à ce que la commission ait fait son rapport ? car M. Roebuck nous dit lui-même que le ministère attend le rapport de la commission avant de se prononcer sur nos griefs. Sir Geo. Grey dit, de la part de lord Glenelg à M. Roebuck, qu’il ne pourrait se croire justifiable s’il recevait comme exprimant les sentimens de la chambre des représentations qui n’émaneraient pas de ce corps. La chambre devrait avoir honte de la conduite de M. Roebuck, en cette occasion. »

    M. Gugy : « Nous n’avons pas besoin d’un agent en Angleterre. S’il en fallait un, ce ne devrait pas être un homme tel que M. Roebuck. »