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DU CANADA.

par une division de 28 contre 29 pour l’appel nominal. Une motion de M. DeWitt, pour remettre au 11 février la considération des rapports du comité permanent des comptes publics fût agréée, à la majorité de 31 contre 28, après de nouveaux débats.[1]

    et la liste civile pour l’année courante, que nous sommes appelés à voter, qui sont ainsi considérés ? Depuis le 5, le sujet est devant la chambre, et c’est un fait que depuis lors, 12 à 15 membres se sont absentés, sachant que la chambre s’occuperait de cette mesure. Ce n’est donc pas une raison suffisante pour remettre et arrêter les affaires publiques. »

    M. Morin : « C’est justement parce que beaucoup de membres sont absents, qu’on demande un appel nominal. »

    M. Bedard : « La question si nous donnerons, ou non, au gouvernement les moyens de procéder, doit, sans doute, avoir déjà occupé tous les membres ; malgré la lenteur extraordinaire avec laquelle on s’est occupé de cette mesure importante, il est à supposer que chacun est prêt à se prononcer sur les moyens qu’il convient d’adopter pour faire marcher le gouvernement. »

    M. Viger : « Quelle est la position que nous avons prise, depuis 1833. Abandonnerons-nous les principes alors et depuis consacrés, sous prétexte d’oublier le passé ? Serions-nous justes envers nos constituans de renoncer à des principes qui tendront au bonheur de la province. »

    M. Berthelot… « Il faut considérer la situation actuelle du pays ; il ne faut pas traiter la présente administration comme nous avons traité les deux dernières. J’ai voté de tout mon cœur les 92 résolutions, lorsque lord Aylmer était ici… mais il n’y est plus. Lord Gosford nous tend une main secourable et nous offre la paix que nous désirons tant. Serons-nous toujours comme des chiens hargneux ?

    M. Caron… : « Est-il juste que tous les fonctionnaires, dont plusieurs ont rempli leurs devoirs fidèlement, et honnêtement, souffrent des privations, parce qu’on veut punir une demi douzaine de coupables ? Depuis longtems, on aurait dû porter attention au sujet, et après une session de trois mois, on vient encore nous proposer de le remettre. Le public entier à les yeux sur nous, et nous ne rendons justice ni au pays ni à la chambre en disant que nous avons besoin d’une douzaine de membres absents. »

  1. M. Bedard… : « Le pays et la chambre ont contracté des obligations qu’il est de l’honneur et de l’intérêt de la province de ratifier au plutôt : celle de supporter et de faire marcher le gouvernement est la principale en tout temps, mais surtout lorsque les lois, la justice, tout ce qui peut avancer le bien-être de la province, est arrêté… Il faut fournir au gouvernement le moyen de mettre à exécution les objets pour lesquels tout gouvernement est établi, ou déclarer que nous ne le voulons pas ; que nous voulons, que nous pouvons marcher seuls. Il est maintenant en notre pouvoir de concilier tous les intérêts divers, et d’assurer pour toujours la prospérité de la province. Les meilleurs amis du Canada dans le Royaume-Uni, n’ont parlé qu’en termes favorables de l’administra-