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DU CANADA.

Voyons quelle était la teneur de ces instructions, qui paraissaient avoir causé un changement si extraordinaire de dispositions dans la chambre d’assemblée, en nous bornant aux questions du conseil législatif et des finances.

Conseil Législatif. « Le roi a la plus grande répugnance à consentir à ce qu’on discute la question, si l’un des principes essentiels du gouvernement provincial subira quelque changement. Les assurances solennelles, tant de fois données que le système serait maintenu, s’opposent à ces innovations, et semblent même en interdire la discussion. Mais sa Majesté ne veut pas absolument fermer le champ aux recherches, mêmes sur une question par rapport à laquelle Elle doit déclarer qu’Elle ne peut entrevoir pour le présent aucune cause raisonnable de doute… Le roi n’est pas prêt à nier qu’on ne puisse modifier avec avantage, sous quelques rapports, le plan d’après lequel le conseil législatif est constitué, ou que le conseil ait commis quelques erreurs pratiques, et que l’on doive prendre quelques précautions pour en prévenir le retour. Mais quand bien même ces suppositions se vérifieraient pleinement, il resterait encore à démontrer par les preuves les plus concluantes et les plus circonstanciées, qu’il est nécessaire d’en venir à un changement aussi vital et aussi essentiel que celui que demande la chambre d’assemblée.[1] Il faut se rappeler que la forme de la constitution provinciale dont il s’agit n’est pas une expérience moderne… Un

  1. « Qu’ils (les peuples) apprennent que leur véritable intérêt leur défend de prendre conseil de la haine, ou d’écouter des hommes ardents qu’enflamme l’amour d’une perfection chimérique dont les institutions humaines ne sont pas susceptibles ; qu’ils apprennent à se méfier de ceux qui leur conseilleraient de bouleverser les fondemens de l’état, pour lui en donner de meilleurs. » — M. Sauquaire-Souligni.