Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/333

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des commissaires sont uniques et tyranniques, ni comment elles peuvent faire souffrir les classes productives et laborieuses pour l’avantage des employés du gouvernement. Ces épithètes ne servent qu’à exciter les pas. sions, sans nous aider le moins du monde à former notre jugement sur l’objet sous considération. L’honorable orateur se dit l’ami du peuple, et comme tel, il a glosé sur les autorités constituées dans les quatre parties du monde, et surtout sur l’administration inique et vicieuse de cette province, qu’il dit ne pas mériter la confiance de ceux qui désirent conserver la confiance de leurs constituans. Il nous dit que tous les gouvernements sont établis pour l’avantage des peuples ; c’est une vérité que personne ne nie, mais il faut ajouter, qu’il y a des hommes intrigans, turbulens, étourdis et téméraires, qui, par, leurs artifices, en imposent à la multitude et qui créent des montagnes où il n’y a que… ! Ces hommes sont les ennemis acharnés de tout gouvernement et de la prospérité du peuple dont ils flattent la vanité et les passions, cachant leurs vues sinistres sous les mots de liberté et d’égalité[1] Il y a des abus partout, mais on n’y remédie pas en excitant les passions, en disant des injures. Je ne sais pas ce qui peut être gagné par les injures qu’il a plu à l’orateur de déverser si libéralement sur le chef de l’administration et sur les commissaires. Le parlement impérial se compose d’individus indépendans et libéraux, mais qui ne seront nullement effrayés par la chambre d’assemblée du Bas-Canada, et qui, voyant

  1. Les commissaires auraient pu dire de M. Papineau et ceux qu’il parvenait à s’adjoindre, comme sir F. B. Head d’un comité de l’assemblée du Haut-Canada : « Ils n’ôsèrent pas envisager leurs 92 résolutions ; ils craignaient de nous rencontrer sur ce terrain, sachant qu’il est plus aisé d’envoyer des accusations à un pays éloigné de 4000 milles que de les prouver sur les lieux. C’est se jouer du gouvernement britannique, que de lui demander le redressement de griefs, et de ne vouloir pas qu’ils soient examinés. »