Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/339

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5s. 2d., « prélevés sans autorité légale suivant lui, sur les gazettes et les brochures transmises par la poste : » « Qu’il ne croit pas pouvoir se rendre à cette demande mais qu’il communiquera à sa Majesté les arrangemens existants, à cet égard. »

Et à une adresse de la même date : « Qu’il ne peut émaner son warrant pour tirer du trésor public en faveur de H. Dickerson (l’éditeur patriote ou frondeur du British Colonist,) une somme de £50, montant de cinq amendes payées en vertu de sentences prononcées par le juge provincial de Saint-François. »

L’assemblée crut pouvoir prier le gouverneur de vouloir bien nommer un juge pour remplacer l’hon. J. Kerr, destitué. Lord Gosford eût la complaisance de répondre qu’il nommerait un juge bien vite, et les journaux patriotes d’augurer, ou plutôt de suggérer qui devrait remplacer M. Kerr. Le gouverneur s’acquitta « bien vite » de sa promesse, mais à la grande mortification de tous les prétendans, et au grand étonnement du public, son choix ne tomba sur aucun des anciens avocats de Québec ou de Montréal, mais sur M. Elzéar Bedard, un des jeunes membres du barreau de Québec, malgré qu’en conséquence de sa jeunesse, sans doute, il eût consenti, en 1834, à prendre sur lui toute la responsabilité des 92 résolutions, ou comme plusieurs le pensent, parcequ’il avait pris sur lui cette responsabilité. Il est pourtant vrai de dire que M. Bedard semblait avoir vieilli de plus de deux ans, depuis 1834 ; qu’il avait voulu qu’on témoignât de la confiance à lord Gosford, qu’il s’était opposé à la tendance pernicieuse, ou à l’incongruité de certaines démarches, et que, loin de croire encore à l’infaillibilité de M. Papineau, il s’était permis, d’abord, de trouver à redire à la manière dont il traitait parfois ses