Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/350

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
351
DU CANADA.

tionnellement, et j’aurais dû, peut-être, refuser de soumettre à une branche de la législature, mes raisons pour exercer cette prérogative, mais, poussé par ce vif désir que j’avais toujours montré de me conformer aux désirs de l’assemblée, je lui transmis la correspondance qu’elle désirait, avec un message conciliant, dont voici la fin :

« Dans ces sentimens, je transmets à la chambre d’assemblée les documens qu’elle me demande, avec la confiance que je ne peux lui donner une preuve plus convainquante de mon désir de conserver ses privilèges inviolables, qu’en lui prouvant que je suis également déterminé à maintenir les prérogatives de la couronne, dont une des plus évidentes est celle dont j’ai usé, en nommant des conseillers auxquels je crois consciencieusement pouvoir me fier. Je déclare délibérément que je serai responsable de leurs actes, mais qu’ils ne seront pas responsables des miens, parceque prêtant serment de garder le silence, il sont privés par le fait, aussi bien que par la constitution, de tout pouvoir de se défendre.

« La chambre d’assemblée remit tout le sujet à un comité qui, contrairement aux formes ordinaires, me fit connaître son existence, en s’adressant directement à moi, au lieu de le faire par le canal de la chambre, pour obtenir d’autres documens et renseignemens, que je lui transmis incontinent, sans faire de remarque sur l’irrégularité de la demande, et la chambre, à ma grande surprise, passa une sentence prématurée sur le sujet, par une adresse, dans laquelle elle me déclarait « son regret profond de ce que j’avais accepté la résignation de mes ci-devant conseillers. »

« L’extrait suivant de ma réplique à cette décision, expliquera suffisamment le désir amical que je con-