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DU CANADA.

chèrent-elle pas La Minerve de prévoir et de prédire une révolution dans le pays, jurant apparemment, sur la parole d’une ou deux feuilles radicales de nouvelle création, et d’un correspondant de Londres, qui, sous la date du 4 décembre, disait : « Le bruit circule qu’on se propose de tenter (faire cesser) la coercition au Canada… Toute tentative de cette espèce vous justifierait de briser la liaison avec la métropole. On me dira que c’est là recommander la rébellion : je m’en moque. »

Le mois d’avril fut pour nous une époque de nouvelles importantes : il nous donna à lire des dépêches du gouverneur et des ministres des colonies, le 1er et le 2ème rapport des commissaires royaux, et les procédés du parlement britannique concernant les affaires du Canada.

Lord Gosford avait écrit à Lord Glenelg, à la date du 1er octobre 1836 : « Votre Seigneurie verra que la chambre d’assemblée adhère aux sentimens et conclusions contenues dans une adresse à sa Majesté, et qu’elle déclare qu’elle n’accordera de subsides que quand on aura accédé à ses demandes. Elle ajoute qu’il est de son devoir, dans la conjoncture actuelle, d’ajourner ses délibérations jusqu’à ce que le gouvernement de sa Majesté ait, par ses actes, et spécialement par l’application du principe électif au conseil législatif, acquiescé à ce qu’elle regarde comme les vœux et les besoins du peuple… Le gouvernement de sa Majesté doit sentir de suite la pressante nécessité de prendre en sérieuse et immédiate considération le parti qu’il faudra suivre pour faire face aux exigences de la crise actuelle. »

Lord Glenelg répondit, sous la date du 20 novembre : « J’aurai prochainement à vous écrire au long, pour