Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/447

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une des résolutions de 1834. On n’exigera pas que nous fassions l’apologie de ceux qui ont pu innocemment participer à cette détermination, mais il nous sera permis de rappeler les bruits qui ont couru dans le temps, qu’une partie des membres avaient été comme circonvenus, pris aux piège, et qu’ils n’avaient pas plutôt ouvert les yeux, qu’ils voulurent retirer leur adhésion, mais qu’il n’était plus temps, les autres s’étant immédiatement débandés. »

Les 92 résolutions, l’adresse du 30 septembre 1836, et les remarques qu’on vient de lire, rappellent le passage suivant d’un article que La Minerve du 5 décembre de la même année 1836, offrait à ses lecteurs comme transcrit de l’Écho de la Louisiane du 9 novembre précédent, laissant à deviner à qui devaient être attribués les desseins et le machiavélisme populicide exposés dans ce passage.

« Il est vrai que l’adresse des députés canadiens contient de très-humbles protestations de respect pour sa Majesté, et les assurances d’une constante fidélité ; mais de telles paroles ne peuvent tromper, et ne trompent, en effet, personne. C’est le langage de toute révolution qui commence. Les choses sont encore indécises, et l’on cherche à se ménager une excuse, qui, cependant, ne servirait de rien, après une défaite, parceque le vainqueur sait très bien que si on le respecte, c’est qu’on n’a pu le briser. Cette litanie de dévouement et de loyauté est tellement passée en habitude, que l’histoire nous montre les hommes les plus décidés à produire un bouleversement social, faire souvent usage de cette formule courtisane, que néanmoins, nous devons convenir qu’elle a souvent son avantage, et même sa nécessité ; pour un homme courageux, qui ôse envisager une révolution et marcher