Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/48

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la sincérité même, et au nom du brave et honnête peuple canadien, qui est si digne qu’on agisse partout avec franchise. Et maintenant, s’il y a quelque grief, si petit qu’il soit en lui-même, qui puisse avoir été omis, quand cette pétition a été adoptée par la chambre, je vous prie de la remporter afin qu’il puisse être suppléé au défaut, et qu’ainsi le roi et le peuple puissent être en état de voir d’un coup toute l’étendue de ce dont vous vous plaignez, et de ce que vous demandez. Que cet appel vous fasse faire quelque nouvelle déclaration, disant que votre pétition contient toutes vos plaintes et vos griefs, ou que vous gardiez le silence, je croirai également que j’ai acquis une connaissance entière et distincte de toutes vos plaintes et de vos griefs, jusqu’à l’époque actuelle, et votre pétition sera accompagnée d’une communication à cet effet ; et mon plus ardent désir est qu’elle produise des mesures capables de rétablir une harmonie parfaite dans ce pays favorisé, où je crois fermement qu’on trouve plus de bonheur et de prospérité que chez aucun peuple du monde.

Le gouverneur ne pouvait mieux finir qu’en contredisant solennellement les idées sinistres, les noires visions de maux affreux, d’abus intolérables, pesant sur le peuple de ce pays, et d’autant plus opportunément, que c’était à peu-près dans les termes dont, peu auparavant, s’était servi M. Neilson, l’auteur ostensible des résolutions qui faisaient le fonds de la requête.

La majorité de l’assemblée continuait à paraître animée d’un sentiment de haine et de vengeance contre le procureur-général, M. James Stuart ; dans la session précédente, il avait été institué une enquête, qui n’avait pu être amenée à maturité. Cette enquête fut reprise, dans la présente, et le 19 mars, la chambre agréa neuf résolutions, rapportées par son comité des